Le Sénégal a reçu près de 6,5 milliards FCFA (9.946.176 euros) dans le cadre de l’Accord de Partenariat pour la Pêche Durable (APPD) avec l’Union Européenne, a révélé Dr Fatou Diouf, ministre des Pêches, des Infrastructures Maritimes et Portuaires le jeudi 2 novembre, lors d’un point de presse.
Présentant les résultats financiers de cet accord, elle a rappelé que le protocole prévoyait une contrepartie financière de 10 milliards francs (15 millions d’euros), soit en moyenne 2 milliards par an.
Elle a affirmé que le Sénégal a perçu la totalité des montants prévus pour l’accès aux ressources halieutiques, soit plus de 2 milliards FCFA. Toutefois, un reliquat de 500 millions FCFA reste à être encaissé pour l’appui institutionnel. Concernant les redevances, bien que le montant initialement prévu fût de 4,43 milliards FCFA, un solde de plus de 100 millions FCFA demeure en attente.
« Je vous annonce officiellement la fin du protocole de l’Accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable entre la république du Sénégal et l’Union Européenne (UE), et son non renouvellement », a indiqué Mme Diouf.
« Le Sénégal a pris toutes les dispositions nécessaires pour saisir ses partenaires de l’UE aux fins d’informer les armateurs, propriétaires de navires titulaires d’une autorisation de pêche dans les eaux sous juridiction sénégalaise, d’arrêter au soir du 17 novembre à minuit, toutes les activités de pêche et de quitter la zone économique exclusive du Sénégal », a-t-elle ajoute.
On rappelle que Jean-Marc Pisani, ambassadeur de l’UE au Sénégal avait préalablement annoncé le non renouvellement de l’APPD entre le Sénégal et l’Union européenne (UE) qui est arrivé à terme le 17 novembre 2024. L’UE motive sa décision par des “défaillances” constatées dans la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non règlementée, notifiées le 27 mai par la Commission européenne à l’Etat du Sénégal.
Toutefois, Mme Diouf a réfuté ces arguments les qualifiant «d’allégations non fondées» de l’UE. «Mon département se permet d’émettre quelques réserves sur la sortie de la délégation de l’UE, tant dans la forme que dans le fond», expliquant que «le carton jaune que l’UE justifie par des défaillances dans le système de certification et de pratiques de pêche illicite concernerait des faits qui datent entre 2016 et 2020»
Conclu pour la première fois en 1979 par la Communauté économique européenne (CEE), ancêtre de l’UE, cet accord bilatéral a été ensuite transformé en accord thonier, en 2014, avec un volet relatif aux poissons démersaux (merlu noir).
La pêche fait vivre directement ou indirectement environ 600 000 Sénégalais pour une population d’environ 18 millions, selon l’ONU.
Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye veut réserver les 12 premiers milles marins, environ 20 kilomètres, depuis le littoral, à la seule pêche artisanale et éloigner la pêche industrielle et ainsi, reconstituer les ressources halieutiques. L’EconomisteSenegal