350Africa.org et ses partenaires ont lancé REPower Afrika, une campagne ambitieuse réunissant les projets d’énergie renouvelable des communautés régionales afin d’exhorter les financiers et les gouvernements du monde entier à donner la priorité et à augmenter les investissements dans une énergie abordable, fiable et propre, annonce un communiqué publie ce lundi 1er Aout.
350Africa.org est un mouvement populaire qui se consacre à la lutte contre la crise climatique en promouvant des solutions durables et communautaires en matière d’énergies renouvelables et en plaidant pour la justice climatique sur l’ensemble du continent africain, rappelle-t-on.
La campagne REPower Afrika illustre le pouvoir et le potentiel des efforts menés par les communautés pour déclencher un mouvement en faveur des énergies renouvelables sur tout le continent, souligne le communiqué, relevant que les communautés se dressent contre les combustibles fossiles nocifs et démontrent que les énergies renouvelables sont une alternative viable et équitable.
Ces efforts alimentent l’espoir d’un avenir énergétiquement sûr et d’une libération de l’aggravation des impacts climatiques, précise la source.
Grâce à la campagne REPower Afrika, note le communique, les communautés de la région EACOP (Ouganda et Tanzanie) mettent en avant le potentiel des énergies renouvelables.
Les installations solaires dans les communautés situées le long du pipeline EACOP améliorent la vie des gens, en fournissant de la lumière aux enfants pour qu’ils puissent étudier, mais aussi en développant des emplois verts et en améliorant l’accès à l’énergie tout en protégeant l’environnement.
Un avenir où les énergies renouvelables alimentent nos communautés
REPower Afrika plaide pour un avenir où les énergies renouvelables alimentent nos communautés, protègent notre environnement et favorisent le bien-être social et économique. Dix rassemblements auront lieu en Ouganda et en Tanzanie, et des actions de solidarité seront organisées en République démocratique du Congo, au Bénin, au Togo, au Ghana et au Nigeria.
L’énergie renouvelable n’est pas seulement un choix durable, c’est aussi un moteur de développement économique, selon le communique, qui ajoute : « Alors que les projets liés aux combustibles fossiles comme EACOP devraient créer 200 à 300 emplois en Ouganda, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) prévoit que les énergies renouvelables pourraient générer 400 000 à 1,5 million d’emplois en Afrique de l’Est d’ici à 2050 ».
L’Afrique subit de manière disproportionnée le poids du changement climatique, puisque 17 des 20 pays les plus menacés par les effets du climat se trouvent sur le continent.
Les récents phénomènes météorologiques violents, notamment les graves sécheresses en Afrique australe et les fortes pluies en Tanzanie, au Kenya et au Burundi, ont provoqué des pénuries alimentaires, des décès et des déplacements de population.
Malgré ces tendances alarmantes, les projets d’expansion des infrastructures de combustibles fossiles, comme l’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP), continuent de menacer à la fois les populations et la planète.
Pour que l’Afrique réalise une transition juste vers les énergies renouvelables, il est essentiel et urgent que les institutions financières et les nations développées investissent de manière significative. Les gouvernements africains doivent créer un cadre favorable en adoptant des politiques et des réglementations qui facilitent le déploiement des énergies renouvelables et attirent des investissements substantiels.
Réagissant à cette initiative, M. Landry Ninteretse, Directeur régional pour l’Afrique à 350.org a déclaré : « REPower Afrika marque le début d’un voyage transformateur où les communautés en première ligne de la crise climatique prennent l’initiative d’exiger une énergie accessible, abordable et sûre pour tous, tout en créant des millions d’emplois verts. La richesse du potentiel de l’Afrique en matière d’énergies renouvelables représente une grande opportunité pour le continent, non seulement de répondre à ses propres besoins en énergie, mais aussi de prendre la tête de la transition énergétique mondiale. En collaborant avec les gouvernements, la société civile et les responsables locaux, nous pouvons créer un environnement favorable à des solutions d’énergie renouvelable centrées sur les communautés, éviter une catastrophe climatique et garantir un avenir durable pour tous. Il est temps pour l’Afrique et les pays du Sud de remplacer le modèle énergétique obsolète et d’alimenter un développement alimenté par les énergies renouvelables ».
Pour sa part, M. Edwin Mumbere, Directeur du Centre for Citizens Conserving Environment (Centre des citoyens pour la conservation de l’environnement) a indiqué que « l’Ouganda est confronté à un important problème d’accès à l’énergie qui entrave le développement économique et a un impact négatif sur la qualité de vie de nombreux Ougandais. Les coûts initiaux élevés, les options de financement limitées, les barrières politiques et réglementaires et la concurrence d’autres sources d’énergie sont des obstacles majeurs à l’amélioration des taux d’électrification. Pour relever ces défis, REPower Afrika plaide en faveur de solutions hors réseau, telles que les systèmes solaires domestiques et les mini-réseaux, et soutient des modèles de financement innovants. En outre, les réformes politiques et l’engagement des communautés sont essentiels pour créer un environnement favorable aux investissements du secteur privé et garantir la viabilité à long terme des projets solaires. REPower Afrika permet aux communautés de s’approprier et de faire entendre leur voix dans la demande d’une transition juste vers un système d’énergie renouvelable centré sur la communauté ».
Le principal obstacle aux énergies renouvelables en Afrique est le financement
La Fondatrice de Partnership for Green Future, Mme Rehema Peters a fait ce témoignage : « Nous sommes les premiers témoins des effets dévastateurs du changement climatique en Tanzanie et en Afrique. Des inondations meurtrières et des précipitations irrégulières aux sécheresses prolongées qui dévastent les cultures et les moyens de subsistance, le bilan est lourd pour nos communautés. Malgré des accords mondiaux tels que l’Accord de Paris, il existe un fossé flagrant entre les promesses faites et les luttes réelles des personnes les plus touchées. Le financement de la lutte contre le changement climatique manque souvent sa cible, négligeant des projets qui pourraient bénéficier directement aux communautés vulnérables. Il est temps de mettre en place des politiques réalisables qui donnent la priorité aux solutions d’énergie propre, y compris des incitations fiscales et la fabrication locale de technologies renouvelables, afin d’assurer un avenir durable à la Tanzanie. ».
La Directrice des campagnes globales chez 350.org, Mme Agnes Appiah-Hall, a indiqué que « le principal obstacle aux énergies renouvelables en Afrique est le financement. Pour les sources de financement, nous devons nous tourner vers les pays riches et les entreprises qui ont exploité les pays africains pour les combustibles fossiles et qui ont imposé d’énormes quantités de dettes historiques pour assurer leur propre prospérité au sein des pays riches, sans se soucier du développement ou des effets néfastes sur les communautés en Afrique même. Il est temps de dénoncer les super-riches et les industries les plus polluantes et de taxer leurs milliards. L’argent généré par un impôt mondial sur la fortune pourrait aider à faire avancer la transition vers les énergies renouvelables avec le type de projets communautaires que REPower Afrika met sur le devant de la scène. »
