Dans le but d’améliorer et de maintenir de bonnes cotes de crédit, des experts du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Agence française de développement (AFD) ont organisé un atelier de partage des connaissances de trois jours pour faire avancer le programme de notation de crédit souverain de l’Afrique.
L’échange entre pairs qui a attiré de nombreux professionnels et experts avait pour objectif d’exploiter leurs connaissances des agences de notation, de catalyser la collaboration et de stimuler l’innovation pour faire avancer le programme de notation de crédit du continent.
Dans son allocution d’ouverture, McBride Nkhalamba a déclaré au nom d’Eddy Maloka, PDG du Secrétariat continental du MAEP, que les lacunes réglementaires deviennent de plus en plus évidentes et nécessitent une réponse immédiate des organismes nationaux de réglementation.
Les experts ont souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes de surveillance appropriés ainsi que de créer un environnement réglementaire favorable pour encourager la concurrence et réduire les barrières à l’entrée pour les nouvelles agences d’évaluation du crédit.
Ils ont en outre reconnu que des services de notation de crédit abordables et facilement accessibles peuvent faciliter le développement du secteur privé en Afrique avec un point de référence à l’Autorité kenyane des marchés financiers, qui a revu son cadre réglementaire de notation de crédit et l’a aligné sur ses besoins et ses aspirations, y compris envers son secteur privé.
Alors que les experts formulaient des idées pour conduire ce programme continental, le président directeur général (PDG) de l’Autorité ougandaise des marchés de capitaux, dans ses remarques aux régulateurs, a appelé à une plus grande transparence afin de minimiser les conflits d’intérêts pendant la réglementation.
Forts des expériences de l’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Malawi, de Maurice, de la Namibie, du Nigéria, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de la Zambie sur les meilleures pratiques et les défis des cadres réglementaires dans le secteur de la notation de crédit, les experts ont suggéré comme recommandation clé, la création de sous-comités pour traiter les différents domaines de travail décrits dans les termes de référence du réseau de régulateurs.
Lors de cet échange entre pairs, la nécessité d’une transparence dans la diffusion des données, essentielle dans le processus de notation de crédit, a été mise en avant.
Mme Lusine Lusinyan, Cheffe de division adjointe au Département des statistiques, de la Division de la stratégie, des normes et de l’examen au FMI, a présenté les initiatives de normalisation des données de l’organisation. Dans sa présentation, elle a souligné que « les pays informent rapidement les marchés et le public, ce qui facilite une résolution rapide de la crise et empêche l’accumulation cachée de vulnérabilités et de déséquilibres ».
L’Institut de statistique de l’Union africaine a présenté le programme de soutien aux données de l’organisme continental. Les experts ont également évoqué l’initiative de créer une Agence africaine de notation de crédit (ACRA) avec des délibérations sur les implications juridiques, financières et structurelles.
Mme Sonia Essobmadje, Cheffe de la section des finances innovantes et des marchés de capitaux, de la Division du développement du secteur privé et des finances, à la CEA, a souligné l’importance pour les États membres de raconter leur propre récit au marché en s’engageant directement avec les principaux partenaires et investisseurs, en ouvrant un canal de communication avec le marché pour mieux comprendre les défis et les actions d’un gouvernement.
Le MAEP et la CEA, à l’instar d’autres juridictions internationales, ont mis en place un réseau africain des régulateurs nationaux des notations de crédit afin d’élaborer un cadre réglementaire commun et des orientations sur les agences de notation de crédit nationales et transfrontalières. L’EconomisteSenegal