Le Premier ministre du Sénégal, Amadou Bâ, a invité mardi à Dakar, l’industrie extractive à « payer sa juste part d’impôt là où ses bénéfices sont réalisés ».
« La faible rémunération des ressources minérales des pays en développement, africains en particulier, combinée aux congés fiscaux abusifs, à l’évasion et à l’optimisation fiscales, privent nos pays d’importantes ressources qui auraient pu largement contribuer au financement de leur développement », a-t-il dit à l’ouverture de la 9ème Conférence internationale de l’Initiative pour la Transparence des Industries extractives (ITIE), organisée pour la première fois en Afrique. Le thème de cette édition porte sur : « la transparence en transition ».
Amadou Bâ a rappelé, pour s’en féliciter, l’adoption en octobre 2021 par l’OCDE de l’Accord historique sur l’impôt minimum mondial de 15%, marquant une étape significative dans la lutte contre les pratiques fiscales anormales.
L’Afrique devra aussi, selon lui, travailler davantage pour rompre le cercle vicieux de l’échange inégal qui fait de l’Afrique un réservoir de matières premières exploitées à bas coût, et dont une partie lui est ensuite revendue à des prix exorbitants.
« Il ne peut y avoir d’avantages mutuellement bénéfiques quand ceux qui ont plus gagnent toujours plus, et ceux qui ont moins perdent toujours plus », assure Amadou Bâ, soulignant l’urgence pour l’Afrique, d’améliorer ses outils de production, y compris les infrastructures énergétiques, du numérique, de la logistique et du transport afin de soutenir la productivité de ses industries.
« En tout état de cause, la transformation locale, au moins en partie, des ressources naturelles est une exigence minimale d’un commerce mondial plus juste et plus équitable », affirme-t-il.
L’EconomisteSenegal