Le Ministre des Finances et du Budget du Sénégal, Mamadou Moustapha Bâ, s’est félicité de la création de la Plateforme nationale de Dialogue sur la Gouvernance Foncière au Sénégal (PNGF), estimant que c’est « le cadre idéal pour œuvrer ensemble à la prise en charge des enjeux de développement liés à la gestion foncière ».
Dans un discours à la cérémonie d’ouverture, mardi 5 novembre à Dakar, du forum national sur le foncier sur le thème : le foncier, levier de souveraineté alimentaire », il a déclaré que « la sécurisation foncière et la souveraineté alimentaire sont des préalables indispensables pour réaliser toute perspective de développement durable, harmonieux et solidaire ».
« Au-delà de la nécessité d’une ouverture vers l’agriculture intensive, il nous faut impérativement protéger les droits des communautés villageoises avec la promotion et la protection de l’exploitation familiale », a-t-il poursuivi.
Cette préoccupation, a-t-il rappelé, justifie la mesure visant à instaurer les droits collectifs sur le domaine national et aussi la mise en place du Projet Cadastre et Sécurisation foncière (PROCASEF). D’une durée de cinq (05) ans ce projet est mené en partenariat avec la Banque Mondiale qui l’a financé pour un montant de 80 millions de dollars.
A travers le PROCASEF, a-t-il indiqué, l’Etat du Sénégal a engagé un « vaste chantier » dans le cadre de sa gouvernance foncière.
« Le PROCASEF, en tant que cadre d’expérimentation des opérations foncières, avec des outils de sécurisation foncière sur toute l’étendue du territoire national, est en train de faire un important travail pour la mise en place d’un cadastre en milieu rural et d’un portail foncier de la sécurisation des assiettes foncières pour les agriculteurs et les populations », a assuré Bâ.
Le ministre des Finances et du Budget est convaincu que « la sécurisation foncière au service de l’agriculteur et du paysan pour une souveraineté alimentaire est largement à notre portée et, au vu de la démarche multi acteurs adoptée, je reste convaincu que nos objectifs seront largement atteints ».
Il a aussi rappelé que le Sénégal n’est pas seul à faire face à la problématique de la gestion du foncier qui est « une préoccupation universelle, particulièrement dans les pays en développement, tenaillés entre pression agricole sur le foncier et croissance urbaine non maîtrisée ».
Revenant sur la thématique du forum, il a indiqué qu’elle est au cœur des préoccupations du gouvernement sénégalais qui œuvre inlassablement à la transformation structurelle de l’économie telle que définie dans l’axe 1 du Plan Sénégal Emergent (PSE), dont le développement des activités agricoles demeure une des priorités majeures.
« Beaucoup d’efforts ont certes été consentis pour améliorer les performances du secteur agricole mais, force est de constater que la contribution de l’agriculture dans la formation du PIB, qui est de l’ordre de 15 %, reste encore faible au regard des 70% de la population active qu’elle emploie », se désole-t-il.
Cette réalité, largement partagée par les pays en développement, demeure « la principale entrave à la réalisation de la souveraineté alimentaire », a-t-il dit, appelant à parvenir à « une agriculture performante, bâtir une large coalition des différents acteurs autour d’une approche holistique, incluant sécurisation foncière, développement des chaines de valeur agricoles, préservation des écosystèmes, gestion durable des ressources, etc ».
L’EconomisteSenegal