La révolution du digital, « par ses dérives multiformes, porte atteinte à l’ordre social », a dit le président Macky Sall, à l’ouverture du 18ème Sommet de la francophonie placé sous le thème « le numérique, outil prioritaire de la Francophonie ».
« La thématique sur le numérique comme outil prioritaire de la Francophonie soulève en filigrane plusieurs questions, en raison de l’ambivalence même des bouleversements générés par la transformation digitale », a déclaré le président sénégalais.
Également, a poursuivi Macky Sall, elle pose également d’autres défis majeurs liés à la protection des données personnelles, à la place de l’humain dans le processus de production, à la fiscalité des entreprises du numérique et à la diffusion à grand débit des fake news.
Il a toutefois, souligné pour le déplorer que « le numérique nous facilite et nous complique la vie à la fois ».
« Il faut en même temps prendre en charge le côté sombre de l’outil numérique par une règlementation appropriée, en particulier des réseaux sociaux », a- t- il encore dit
Toutefois, il a précisé qu’il ne s’agit pas d’étouffer la liberté des personnes ou des entreprises, mais d’en limiter les abus, parce qu’il n’y a pas de liberté absolue. « Une liberté sans limite porte atteinte à celle des autres et mène à l’anarchie ».
Le président Sall a néanmoins invité à continuer de soutenir le développement de l’économie numérique, rappelant l’utilité du digital au plus fort de la pandémie du Covid-19.
Le chef de l’Etat sénégalais, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine (UA), estime que « pour faire du numérique un vrai outil au service de la Francophonie, il me semble important de coopérer davantage au sein de l’espace francophone pour satisfaire quelques préalables notamment ».
Au nombre de ces préalables, Macky Sall appelle à réduire le gap numérique par des investissements plus soutenus dans les TICs dans les pays encore en retard, créer un environnement propice à la formation de jeunes talents et à l’éclosion de l’écosystème des start up.
Il plaide aussi pour une plus grande utilisation des ressources digitales disponibles pour soutenir l’éducation et la formation (par exemple, au Sénégal l’UVS).
Egalement, le chef de l’Etat sénégalais invite à résoudre la question de l’accès à l’électricité pour certaines zones, notamment rurales.
Selon lui, il est important que la Stratégie de la Francophonie numérique 2022-2026 intègre ces aspects pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixée d’un espace numérique plus inclusif au service de l’humain.
L’économiste Sénégal