Des réformes sont « essentielles » pour permettre au Marché financier régional (MFR) de remplir sa fonction de financements efficients des économies de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). C’est une des recommandations du Rapport d’analyse du marché financier régional de l’UMOA de septembre 2022, présenté ce jeudi 6 avril, à Dakar, lors d’un atelier de restitution du Rapport sur la cartographie des risques sur le marché financier.
Le Marché financier régional (MFR) a connu des avancées ‘’significatives’’ ces dernières années. Toutefois, selon les experts qui ont réalisé le Rapport d’analyse du marché financier régional de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) de septembre 2022, présenté jeudi à Dakar, des réformes sont ‘’nécessaires’’ pour permettre au MFR de remplir sa fonction essentielle de financements efficients des économies de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
‘’Des réformes sont nécessaires à plusieurs niveaux : réduire l’étroitesse des marchés primaire et secondaire en renforçant le nombre de sociétés cotées et en mettant en place des mécanismes destinés à augmenter la liquidité. Mettre en place des mesures incitatrices pour renforcer la dynamique des IPO (Initial Public Offering) en réduisant les coûts de transaction pour les sociétés, les investisseurs potentiels et les épargnants’’, note le document, lors de ce conclave organisé par l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (AMF-UMOA).
Il est urgent, selon les experts, de mettre en place une task-force composée du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF, devenu AMF-UMOA), de la Bourse régionale des valeurs moblières (BRVM), de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI), des Sociétés de Gestion (SGO), des sociétés de private Equity chargée d’élaborer des stratégies pour l’accompagnement des PME avant leur pré-listing.
‘’Les sociétés cotées en Bourse, après avoir bénéficié de financement d’une société de capital investissement, disposent de plusieurs atouts (discipline financière, création de valeur, réduction des asymétries d’information, etc.)’’, précise la même source.
Au niveau des Etats, les consultants du cabinet Mazars qui ont réalisé le rapport, estiment qu’il faut améliorer la culture boursière grâce à des actions de communication, de formation et de certification des praticiens du marché. Mais aussi, proposer des certifications pour les praticiens du marché, tels que la certification CISI-UMOA proposée par UMOA-Titres. En même que des certifications en lien avec les activités de la BRVM en s’inspirant également des modèles de l’Autorité des Marchés Financiers.
Proposer des certifications pour garantir la qualité des transactions financières
Parmi les réformes essentielles pour le bon fonctionnement du marché régional figurent le renforcement de la base des investisseurs en incitant les investisseurs institutionnels à participer au développement du MFR.
‘’Ce dernier devrait également mettre en place des mécanismes pour profiter de l’inclusion financière. Les détenteurs de monnaie électronique devraient être incités à investir sur le MFR. La BRVM devrait diversifier son offre d’instruments financiers en proposant des titres innovants. Le développement de la finance durable avec l’apparition de nombreux fonds d’investissement dédiés à l’économie verte et soutenable devrait inciter la BRVM à proposer des sources de financement à dimension sociétale et environnementale’’, rapportent les consultants.
Il s’agit de structurer des titres sous forme d’obligations sociales (Social Bonds), d’obligations affectées (Green Bonds), d’obligations liées au développement durable (Sustainabilty-Linked Bonds) et d’obligations durables (sustainability Bonds).
Dans un contexte marqué par le changement climatique, ils estiment que la neutralité carbone et la transition énergétique, les obligations vertes représentent des ‘’opportunités d’investissement de plus en plus importantes’’. ‘’La BRVM devrait sensibiliser davantage les entreprises sur l’importance des critères ESG (Environnement Social et Gouvernance).
L’industrie de la gestion d’actifs a connu une progression ces dernières années avec la création de nouveaux Fonds Communs de Placement (FCP). Toutefois pour améliorer la liquidité du marché des FCP, il est important de proposer d’autres types de véhicules d’investissement. Les Exchange Traded Funds (ETF) devraient aider à améliorer la liquidité du marché car ils sont cotés en continu. Leur objectif est aussi de répliquer la performance de certains benchmarks via des mécanismes de Tracking error’’, ont-ils noté.
L’Economiste Sénégal