Face à la flambée du prix du ciment notée ces derniers jours au Sénégal, le ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME), Mme Aminata Assome Diatta, a pris un arrêté pour réguler le marché de la distribution.
À travers un arrêté daté du 9 septembre dernier, le ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME) a fixé le prix de la tonne de ciment, ex-Usine, à 67 000 F CFA, et celui du distributeur, à 73 000 F CFA.
Dans une lettre circulaire adressée aux Gouverneurs de régions, le Secrétaire général du ministère concerné, Samba Ndao, invite « dans les meilleurs délais », les réunions des Conseils régionaux de la consommation, à déterminer les différentiels de transports applicables sur le prix du ciment administré dans les régions.
« Dans les autres régions, le prix plafond ex-Usine, fixé à l’article 1er du présent arrêté, est majoré d’une part, d’un différentiel de transport, déterminé par les Conseils régionaux, et d’autre part, d’une marge bénéficiaire de 3 000 F CFA, par tonne », précise le document.
Le ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME) informe par ailleurs que les distributeurs du ciment doivent afficher les prix ainsi fixés de façon visibles et lisibles dans les lieux de vente, conformément à la réglementation en vigueur.
« Les infractions aux dispositions du présent arrêté sont passibles des sanctions prévues par la loi n°2021-25 du 12 avril 2021 sur les prix et la protection consommateur », avise la source.
En 2021, la tonne de ciment qui s’offrait à 60 000 FCFA est passée à 65 000 FCFA, soit une hausse de 5000 FCFA. La dernière hausse en date remonte en mars dernier passant de 65 000 FCFA la tonne à 68 000 FCFA, soit une hausse de 3000 FCFA. Cette hausse se justifiait amplement par l’imposition d’une nouvelle taxe, décidée par le gouvernement sénégalais avec le « programme des 100 000 logements ».
Depuis mars dernier, le prix du ciment est en hausse à cause surtout du conflit entre la Russie et l’Ukraine. De ce fait, deux des trois grandes usines de fabrication de ciment, Dangote (du milliardaire nigérian Aliko Dangote) qui assure 25% de la production nationale et Sococim (de la filiale française Vicat, 10 000 tonnes par jour) ont récemment annoncé une cessation de leurs activités et ont mis en chômage technique leurs employés.
Ces cimenteries ont argué qu’elles n’étaient plus en mesure de supporter les coûts de production, en raison du renchérissement de certains intrants sur le marché international. Elles ont notamment jugé « insuffisante » la hausse sur le prix de la tonne décidée par la Commission nationale d’homologation des prix. Seule la cimenterie Ciment du Sahel est encore fonctionnelle, soit à peine 40% de la production nationale.