Le ministre des Finances et du Budget du Sénégal, Mamadou Moustapha Bâ, a invité les gouvernants, partenaires institutionnels et secteur privé, à réfléchir sur les mécanismes de financement innovants des composantes « atténuation » et « adaptation » des économies sensibles aux chocs, catastrophes et crises climatiques.
Présidant mardi, au Centre International de Conférences Abdou Diouf de Diamniadio, l’ouverture du Forum de haut niveau sur le financement de l’action climat, Mamadou Moustapha Bâ a dit espérer que les échanges durant ce forum, contribueront, à la concrétisation de cette vision pour le bien des populations et des économies vulnérables au changement climatique dans leur globalité.
« Le Sénégal s’est résolument inscrit dans la démarche de prise en compte du changement climatique dans les politiques de développement, notamment dans le processus de budgétisation », a-t-il dit, soulignant toutefois que « ces efforts risquent d’être compromis par un manque de financement qui pourrait entravera la mise en œuvre effective de l’action climat ».
« La vulnérabilité du Sénégal au changement climatique ne fait aucun doute », a rappelé Amadou Moustapha Bâ, estimant « qu’il urge, dès lors, de développer des mécanismes de mobilisation de ressources nécessaires pour soutenir les stratégies, plans et actions d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique ».
C‘est dans cette perspective, selon lui, que plusieurs initiatives sont prises par l’Etat du Sénégal, conformément à l’Accord de Paris sur le Climat dont l’élaboration d’un document cadre de financements durables, qui constitue un référentiel en matière de mobilisation de ressources sur le marché des capitaux pour l’Etat et ses démembrements.
Ce document, a-t-il poursuivi, sera complété par la Stratégie de financement des risques de catastrophe qui est en cours d’élaboration avec l’assistance technique de la Banque Mondiale.
En outre, le Sénégal vient de signer la lettre d’adhésion du Sénégal au Bouclier mondial, plus connu sous le nom Global Shield, lancée par les pays du G7 et du V20 lors de la COP27 en novembre 2022.
Cette initiative vise à renforcer la résilience financière des personnes et pays vulnérables face aux risques climatiques croissants. Elle permettra de bénéficier d’appuis au titre du Fonds Fiduciaire du Bouclier mondial, pour le renforcement du volet « adaptation/résilience » au changement climatique.
Par ailleurs, le Sénégal a publié cette année le « Budget vert ». Un document qui est annexé à la Loi de Finances initiale (LFI) 2024, qui retrace les allocations aux cinq (5) secteurs de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) de 2022 à 2024.
Cette rencontre vise, entre autres, à mobiliser le Secteur privé national et international pour le financement des actions d’atténuation et d’adaptation des chocs, catastrophes et crises climatiques au Sénégal.
Elle est organisée par le ministère des Finances et du Budget en partenariat avec le Fonds monétaire international (Fmi). Elle entre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de lutte du Sénégal contre le changement climatique soutenue par la Facilité pour la résilience et la durabilité (Frd) du Fonds monétaire international (Fmi)
Avec une contribution d’environ 3% dans le changement climatique, l’Afrique subit de plein fouet les effets du phénomène.
Le Sénégal n’est pas épargné, avec la fréquence des sécheresses, l’érosion côtière, la perte de biodiversité et la dégradation des sols, mais surtout la recrudescence des événements extrêmes, notamment les vagues de chaleurs et les inondations. L’EconomisteSenegal