La Banque mondiale recommande au Sénégal de miser sur les réformes fiscales et l’amélioration de l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour accroître les recettes internes.
Wilfried A. Kouame, économiste principal à la Banque mondiale pour le Sénégal et la Gambie estime que cela peut s’opérer à travers un élargissement de la base fiscale et un renforcement de l’application du cadre légal, ce sans augmenter la pauvreté ou les inégalités
Cette recommandation figure dans le rapport de la Banque Mondiale publié, mercredi à Dakar portant sur la situation économique du Sénégal en 2023.
Le rapport montre que l’informalité, l’étroitesse de l’assiette fiscale et l’application limitée de la législation entravent la capacité des impôts directs à augmenter les recettes et corriger les inégalités avant l’imposition.
A cet effet, l’institution financière note que l’accélération des réformes de l’administration fiscale et des politiques visant l’impôt sur le revenu des personnes physiques peut contribuer à stimuler les efforts de mobilisation des recettes intérieures.
Le rapport indique que l’incidence de la pauvreté au Sénégal est restée stable avec des différences régionales marquées, et une baisse notable dans certaines zones comme la vallée du fleuve Sénégal.
L’ambition de réduction du déficit fiscal prévue en 2023 s’est concrétisée, entraînant un déficit de 5.1 % du PIB, légèrement supérieur à l’objectif de 4,9 %. La hausse des recettes fiscales a entre autres contribué à ce déficit.
Le rapport de la Banque Mondiale souligne par ailleurs que la croissance économique du Sénégal s’est montrée résiliente en 2023 dans un contexte de tensions politiques conjuguées à une inflation persistante quoiqu’en baisse.
Le dynamisme des secteurs primaire et secondaire a soutenu l’activité économique malgré des perturbations dans le secteur des services et une décélération de la croissance des exportations, souligne le document relevant que le taux de croissance s’établissant ainsi à 4.3%, en hausse par rapport aux 3,8% enregistrés en 2022. L’EconomisteSenegal