Le Comité de Stabilité Financière dans l’Union Monétaire Ouest Africaine (CSF-UMOA) a salué la « résilience » du secteur financier de l’UMOA, recommandant aux Etats membres et aux Autorités de régulation et de supervision « de maintenir leur vigilance, de renforcer leur coopération et de poursuivre les actions entreprises pour renforcer la solidité des institutions financières ».
Dans un communiqué publié au sortir sa 24ème session ordinaire le mardi 19 décembre 2023 à Cotonou (Benin), le Comité note que les indicateurs macroprudentiels montrent une solidité du secteur bancaire qui présente un ratio de solvabilité total moyen de 13,40% à fin septembre 2023, pour une norme minimale de 11,5%.
De même, poursuit le même communiqué, le resserrement de la politique monétaire et les mesures prises par les Autorités publiques ont permis d’atténuer les tensions inflationnistes dont le taux est ressorti à 2,9%, en glissement annuel, au troisième trimestre 2023.
L’activité économique mondiale a été moins soutenue au troisième trimestre 2023, selon le Comité, dans un contexte où la plupart des Banques centrales ont maintenu leurs politiques monétaires restrictives face à des niveaux d’inflation élevés.
En outre, le Comité a relevé que malgré cette conjoncture internationale peu favorable, l’activité économique au sein de l’UEMOA est restée dynamique au troisième trimestre 2023, avec une progression de 5,7% du PIB réel, en rythme annuel, après 5,5% le trimestre précédent.
Sur le marché financier régional, souligne le Comité, les indices BRVM 30, BRVM PRESTIGE et BRVM COMPOSITE ont observé respectivement une progression de 5,8%, 3,8% et 2,6% à fin septembre 2023.
Par ailleurs selon le Comité, le secteur des assurances affiche un ratio de marge de solvabilité de 302%, pour une exigence minimale de 100% poursuit le communiqué qui signale qu’avec un ratio de liquidité de 422%, pour une norme minimale de 100%, le secteur de la prévoyance sociale dispose de ressources suffisantes pour faire face à ses engagements à court terme.
Le Comité a toutefois souligné les vulnérabilités de sources externe et interne auxquelles le secteur financier pourrait être confronté à court et moyen termes, relevant qu’au plan international, les incertitudes découlent des tensions géopolitiques, de la dégradation des indicateurs de viabilité de la dette souveraine et du resserrement de la politique monétaire dans les économies développées et émergentes, qui pourrait entraîner des pressions sur les flux de capitaux des pays en développement.
Au niveau de l’Union, signale le Comité, les incertitudes sont relatives aux crises sécuritaires et socio-politiques.
Réuni sous la présidence de Jean-Claude Kassi BROU, Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), le Comité de Stabilité Financière de l’Union Monétaire Ouest Africaine (CSF-UMOA) a pour missions de favoriser la concertation, la coopération et la coordination entre les Autorités dont les actions concourent à la stabilité financière. Il vise aussi à évaluer les risques susceptibles de nuire à la stabilité du système financier dans son ensemble, à travers notamment l’analyse des indicateurs macroprudentiels définis d’un commun accord.
A ce titre, le CSF-UMOA analyse les risques macrofinanciers portant sur l’ensemble des segments du secteur financier de la zone, examine les dysfonctionnements du système susceptibles d’affecter sa résilience aux chocs d’origine interne et externe et définit les actions à mettre en œuvre par chaque Autorité pour remédier aux vulnérabilités identifiées et en assure le suivi.
Le CSF-UMOA est composé de la BCEAO, la Commission Bancaire de l’UMOA, l’Autorité des Marchés Financiers de l’UMOA (AMF-UMOA), la Commission Régionale de Contrôle des Assurances de la CIMA, la Commission de Surveillance de la Prévoyance Sociale de la CIPRES et un représentant de chacun des huit Etats membres de l’UMOA.
L’EconomisteSenegal
