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mardi, avril 23, 2024

Le FMI table sur une croissance de 8,3 % au Sénégal en 2023

Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, s’est rendue au Sénégal du 4 au 15 novembre 2022, afin de procéder à la sixième et dernière revue dans le cadre de l’Instrument de Coordination des Politiques Economiques (ICPE) et à la troisième et dernière revue dans le cadre de la Facilité de Crédit de Confirmation (FCC) et de l’Accord de Confirmation (AC).

La mission du FMI a été reçue en audience par le Premier ministre, M. Amadou Ba et a rencontré le Ministre des Finances et du Budget, M. Mamadou Moustapha Ba, le Vice-Gouverneur de la BCEAO, M. Mamadou Diop, le Directeur national de la BCEAO, M. Ahmadou Al Aminou Lo, des hauts fonctionnaires de l’administration publique et les partenaires au développement.

A la fin de la mission, M. Gemayel a fait la déclaration suivante :

« La mission a fait des progrès remarquables dans les discussions sur les politiques et réformes qui pourraient ouvrir la voie à la conclusion de la sixième et dernière revue dans le cadre de l’ICPE et de la troisième et dernière revue dans le cadre de la FCC et de l’AC. Les discussions se poursuivront dans les prochains jours en vue de parvenir à un accord, qui sera soumis à l’approbation de la direction générale du FMI et à l’examen du Conseil d’administration du FMI prévu à la mi-décembre.

« La faiblesse de la demande extérieure, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, et l’appréciation du dollar américain ont eu un impact négatif sur l’économie sénégalaise. Ainsi, la croissance économique de cette année a été révisée à la baisse à 4,7 %. L’inflation, qui a atteint son plus haut niveau depuis plusieurs décennies, a été revue à la hausse à 8,5 %. Les pressions inflationnistes, liées en grande partie à la flambée des prix des denrées alimentaires, s’avèrent plus larges et plus persistantes que prévu, entraînant de graves difficultés pour les ménages, notamment les plus vulnérables. L’économie devrait rebondir en 2023 avec une forte reprise de la croissance à 8,3 % grâce au début de la production de pétrole et de gaz et en l’absence d’une nouvelle escalade de la guerre en Ukraine. L’inflation devrait reculer sous l’effet d’une bonne récolte attendue et de la baisse des prix internationaux des produits de base.

« La performance au titre du programme a été globalement satisfaisante. A l’exception du plafond de contrats de marchés publics conclus sans mise en concurrence, tous les objectifs quantitatifs de fin juin ont été atteints. Des progrès significatifs ont été faits dans la mise en œuvre de l’agenda des réformes structurelles, mais le rythme a été plus lent que celui prévu par le programme. Le cadre opérationnel de gestion budgétaire des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz et le nouveau code des marchés publics, qui devrait garantir des appels d’offres plus ouverts et plus compétitifs, doivent encore être adoptés. Des retards sont notés dans le paiement des transferts monétaires pour les ménages les plus pauvres et devraient être résorbés urgemment. Les autorités devraient opter pour une solution digitale plus efficace pour le paiement de ces transferts. Par ailleurs, il est essentiel de mettre en œuvre les actions restantes en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme pour sortir le Sénégal de de la surveillance renforcée du Groupe d’action financière (GAFI).

                       Grande mobilisation de recettes fiscales

« Compte tenu des marges de manœuvre budgétaires limitées, des efforts graduels d’assainissement budgétaire sont nécessaires à moyen terme pour préserver la viabilité de la dette. Ces efforts devraient débuter en 2023 par une plus grande mobilisation de recettes fiscales en s’appuyant sur la bonne performance de cette année et une utilisation limitée des réserves budgétaires, ce qui permettrait au gouvernement de contenir le déficit budgétaire autour de 5% du PIB.

 

« Les subventions à l’énergie sont non ciblées et profitent davantage aux couches les plus aisées de la population ou gros consommateurs. Ces subventions deviennent de plus en plus coûteuses et devraient atteindre 750 milliards 2022 (soit 4,4 % du PIB). En l’absence de nouvelles mesures, elles s’élèveraient à 800 milliards (soit plus de 4 % du PIB) en 2023. En conséquence, il est important que le gouvernement améliore le ciblage, commence à les réduire à partir de 2023 et accélère la finalisation d’une feuille de route afin de les supprimer progressivement d’ici 2025.

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