La production de ciment au Sénégal a diminué de 9,3% au quatrième trimestre 2024, du fait notamment de la baisse de 26,8% des commandes étrangères, selon la note de conjoncture du 4ème trimestre 2024 de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee).
Sur la même période, la demande locale a également reculé de 5,4%, en liaison avec la suspension de certains projets de construction.
L’on rappelle que les nouvelles autorités du pays avaient annoncé le mardi 14 mai, la suspension pour deux mois de toutes les constructions sur le littoral de Dakar et sa région. Cette décision s’inscrivait dans une volonté de faire le point sur les opérations menées dans ces localités, face à la recrudescence des litiges fonciers, des suspicions d’accaparement et des dysfonctionnements dans l’attribution des terrains.
Sur une base annuelle, la même tendance est relevée au quatrième trimestre 2024, avec une baisse de 8,9% de l’activité des cimenteries, imputable aux exportations2 (-32,3%), notamment celles destinées vers la Gambie (-51,7%).
En cumul sur les douze mois de l’année 2024, une légère baisse de 0,1% de l’activité de la branche est enregistrée comparativement à l’année précédente, imputable aux ventes de ciment à l’étranger (-4,6%).
L’évolution de ces dernières est principalement due à la contraction des ventes de ciment en Gambie (-42%), suite à l’augmentation des taxes sur le ciment sénégalais. Elle a, toutefois, été atténuée par une hausse de 30,3% des ventes de ciment vers le Mali.
S’agissant de la demande intérieure, elle a légèrement augmenté de 0,4% sur la période, en relation avec la baisse du prix de vente moyen de ciment (-1,8%).
Le Sénégal s’apprête accueillir une nouvelle cimenterie, dénommée Ciments de l’Afrique (CIMAF), une multinationale marocaine. L’arrivée de CIMAF s’ajoute à trois cimenteries existantes : SOCOCIM, Ciments du Sahel et Dangoté.
Le leader actuel du marché, SOCOCIM, produit 3,5 millions de tonnes de ciment, une capacité qui pourrait doubler pour atteindre 7 millions de tonnes avec l’extension prévue de ses infrastructures.
Le deuxième plus grand producteur, Dangoté, propriété de l’homme d’affaires nigérian éponyme, produit 1,6 million de tonnes par an. Enfin, Ciments du Sahel offre une production estimée à environ 600 000 tonnes annuelles.
Outre le marché intérieur, ces cimenteries sénégalaises exportent également vers d’autres pays de la région, en particulier le Mali.
La tonne de ciment est vendue à environ 65 000 francs CFA (prix usine). Mais ce prix fluctue selon les régions et qui a connu une baisse qui s’explique en partie par la suspension d’une taxe de 2 000 francs CFA par tonne, décidée par l’État en juin dernier.
l’EconomisteSenegall