La Banque africaine de développement BAD) a accordé un prêt de 39,30 millions d’euros au Sénégal. Le financement va servir à mettre en œuvre la première phase du Programme national d’appui au développement intégré de l’élevage.
« Ce programme va identifier et mettre en œuvre les synergies nécessaires avec les projets de Zones spéciales de transformation agro-industrielles, particulièrement le projet d’agropole Nord, dans lequel la filière élevage est prioritaire. L’objectif principal est d’améliorer la production et la productivité du cheptel pour un meilleur approvisionnement en quantité et en qualité de la viande et du lait pour les futures unités industrielles », a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest et vice-présidente par intérim du Groupe de la Banque africaine de développement, chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services.
Le programme va accompagner la politique sur la prophylaxie sanitaire et vétérinaire. Ainsi, cinq campagnes de vaccination contre les maladies animales vont être menées et le pays va développer un vaccin bivalent contre la maladie de Newcastle et la variole aviaire. Six laboratoires régionaux de diagnostic (Kaolack, Linguère, Matam, Tambacounda, Kédougou et Kolda) vont être réhabilités et dotés d’équipements modernes. 30 agents vont être formés au système national de surveillance épidémiologique et 75 autres aux contrôles des denrées alimentaires d’origine animale.
Le programme permettra d’accroître la disponibilité de biomasse végétale de qualité en accompagnant notamment dix producteurs de semences fourragères certifiées. Une ferme de production fourragère de 50 hectares pour l’incubation des jeunes et des femmes sera créée à Nguékhokh (département de Mbour) et 100 autres hectares vont être mis en place pour des entrepreneurs fourragers. Le programme prévoit aussi de construire 20 unités de densification et de compaction de fourrages en faveur des jeunes et des femmes ainsi que 20 unités de fabrique d’aliments de bétail et de volaille.
Le programme va aussi promouvoir des modèles de production novateurs, avec la création de 30 mini-fermes laitières dotées d’un biodigesteur pour la valorisation des déjections animales par la production du biogaz ainsi que 12 plateformes modernes d’embouche bovine (centres équipés d’infrastructures permettant d’engraisser des animaux maigres destinés à la boucherie). Une ligne de crédit sera mise en place pour appuyer l’embouche ovine, l’élevage ovin naisseur, l’élevage laitier et porcin. Enfin, trois marchés à bétail, trois mini-unités d’abattage et de conditionnement de volailles vont être construits et équipés. 2 500 transformateurs (boucheries, charcuteries, rôtisseries) seront formés aux normes sanitaires et à la production de produits différenciés (jambons, saucisses, saucissons, pâtés).
Les zones d’intervention du projet sont les régions de Diourbel, Louga, Kaolack, Kolda, Dakar, Thiès, Fatick, Kaffrine, Sédhiou et Ziguinchor, où l’accent sera mis sur les chaînes de valeur lait, viande et miel. Quelques 32 000 acteurs des chaînes de valeur, dont 16 000 femmes et jeunes, vont bénéficier du programme.
Le 31 juillet 2022, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal comprenait 29 opérations, pour un financement total de 2,3 milliards d’euros.
L’économisteSénégal