Dr Edoh Kossi AMENOUNVE, Directeur général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), a présenté le jeudi 16 mars à Abidjan, à l’ouverture de la deuxième édition de « Africa Capital Markets Forum 2023 », sa vision sur la situation de l’économie africaine et du monde.
Prévue pour durer deux jours, cette rencontre de haut niveau qui réunit les professionnels du marché financier, se tient sur le thème « Faits majeurs et analyse prospective des tendances qui impactent les marchés des Capitaux dans le monde et en Afrique ».
Le DG de la BRVM et ancien président de l’Association des Bourses de Valeurs Africaines (ASEA en anglais pour African Securities Exchanges Association) a souligné que la situation de l’économie mondiale durant ces 15 dernières années est marquée par une série de crises. Il s’agit de la crise financière mondiale de 2007-2008, celles de la Zone Euro, de la COVID-19, la conjoncture économique difficile de 2022 liée à la guerre en Ukraine, l’inflation et la crise énergétique et plus récemment la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB).
« A la lumière des impacts de toutes ces crises, on peut dire que l’économie mondiale a subi un certain nombre de chocs majeurs qui auraient pu la plonger pour longtemps dans une récession », a-t-il souligné, avant de se féliciter des « mesures fortes » qui ont été prises pour réduire les effets négatifs des différentes crises et les réformes réglementaires, monétaires et budgétaires qui s’en sont suivies. Autant d’initiatives qui ont contribué à développer une certaine résilience du système financier et à éviter une dépression économique durable.
Changement de paradigmes
Selon Dr Dr Edoh Kossi AMENOUNVE, « les crises font partie intégrante des cycles auxquelles les économies sont confrontées (…) Elles sont riches d’enseignements permettant d’améliorer nos choix économiques et nos choix de développement ».
Il a appelé à un changement de paradigmes sur le continent et à œuvrer davantage à renforcer les économies africaines par un développement accéléré du secteur privé, des investissements massifs dans la production agricole, industrielle et énergétique, l’amélioration de la gouvernance économique et sociale etc.
« L’avenir des bourses n’est pas menacé à condition qu’elles sachent s’adapter à ces évolutions et tirer profit des opportunités de la durabilité », a indiqué Dr Edoh Kossi AMENOUNVE.
Dans son intervention, le DG de la BRVM a donné quelques approches de solutions pour le développement durable et inclusif en Afrique. « De façon générale, il faut que nous remettions tous l’humain au cœur du développement en réduisant les inégalités sociales, en promouvant la démocratie économique et financière et enfin en partageant mieux les richesses créées dans nos économies », a conseillé l’ancien président de l’ASEA.
Pour lui, « il est désormais plus qu’évident pour l’ensemble des acteurs que la digitalisation des produits et services boursiers et l’intégration des technologies disruptives dans leurs activités constituent une des tendances les plus répandues pour les bourses, et en particulier celle du continent africain (…).
En outre, Il a estimé que « l’ensemble des infrastructures et des acteurs de marché qui veulent tirer profit du potentiel des technologies doivent désormais se doter d’une vision digitale avec une stratégie d’identification et d’exploitation des données ; et les données, nous en générons énormément ».
Parlant de l’avenir des bourses en Afrique, il est d’avis que « les Bourses africaines ont été en phase avec l’essor rapide des nouvelles technologies ».
A ce propos, le Dg de la BRVM estime qu’il est impérieux de remettre l’humain au cœur de la finance et de sa transformation numérique, affirmant que « l’humain reste le moteur de l’innovation et de la réussite durable de notre société ».
Dans les recommandations pour booster le développement des économies africaines, le DG de la BRVM a proposé de gérer différemment la dimension humaine dans nos organisations et de changer de perspective en réétudiant la place accordée aux hommes et aux femmes, aux jeunes et aux séniors dans le pilotage des résultats dans l’entreprise.
« L’extraordinaire richesse que constituent les hommes et les femmes qui composent chaque entreprise doit être mise en valeur et utilisée différemment », a-t-il dit, assurant que les marchés de capitaux et plus particulièrement les bourses africaines en ont conscience et y veillent
« (…) Le financement d’une transition écologique socialement juste est donc un enjeu majeur pour l’avenir de nos sociétés et la BRVM est engagée dans cette nouvelle voie », clame Dr Edoh Kossi AMENOUNVE.
La première édition de « Africa Capital Markets Forum » s’est tenue les 12 et 13 mai 2022 à Casablanca, au Maroc.BRVM L’EconomisteSenegal