24.6 C
Dakar
jeudi, juin 12, 2025

Jean Claude Kassi Brou : « L’IA ouvre des perspectives exceptionnelles pour les banques centrales »

 

La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) abrite ce mercredi 21 mai à Dakar, une Conférence internationale sur le thème : ”L’Intelligence Artificielle : Opportunités et défis pour les Banques Centrales”.

Dans son discours d’ouverture, le Gouverneur de la BCEAO, Jean Claude Kassi Brou a estimé que « l’avènement de l’Intelligence Artificielle (IA) constitue une révolution qui change déjà en profondeur de nombreux domaines d’activité et affecte des pans entiers de la société ».

D’où, a-t-il dit, l’engagement de l’Afrique à saisir les opportunités offertes par l’IA pour accélérer sa transformation économique et sociale.

Ainsi, a-t-il rappelé, en vue de concrétiser cette ambition, l’Union Africaine a adopté plusieurs actions, notamment la Stratégie continentale sur l’IA en 2024, qui vise à mettre cette technologie au service du développement durable et de la prospérité du continent.

Dans cette perspective, il a mis en exergue les initiatives lancées sur le continent dont le Programme « Artificial Intelligence for Africa », ou la mise en place du « Conseil Africain de l’Intelligence Artificielle » qui vise à stimuler l’innovation et l’harmonisation des politiques numériques sur le continent.

Selon lui, cette vision continentale est confortée par l’émergence de plusieurs actions publiques et privées, nationales ou multilatérales, donnant comme exemple les stratégies de développement de l’IA initiées par des pays tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

« Le secteur financier se doit de s’inscrire dans ce large mouvement d’introduction de l’IA dans ses activités », a-t-il assuré, soulignant que l’objectif de la Conférence est de constituer un creuset d’échanges sur l’utilisation responsable de l’IA et les innovations y relatives dans le secteur bancaire et financier, particulièrement dans le cadre des missions des banques centrales et organes de régulation.

Reconnaissant que l’utilisation de l’IA par les Banques Centrales reste encore « embryonnaire », le Gouverneur de la BCEAO affirme que « plusieurs banques centrales s’y engagent déjà de manière résolue afin d’être des acteurs responsables de cette révolution qui se déroule à grande vitesse ».

« L’IA ouvre des perspectives exceptionnelles pour nos institutions », assure-t-il, soulignant toutefois que « comme pour toute innovation, elle comporte également des défis et des risques qu’il nous faut appréhender et contenir pour assurer son efficacité ».

A cet effet, Jean Claude Kassi Brou révèle qu’à l’instar de plusieurs Banques Centrales, la BCEAO a mis en place, en juillet 2024, un Comité de Réflexion sur l’Intelligence Artificielle (CRIA), qui a pour mission de proposer une feuille de route pour le déploiement de cet outil en son sein en évaluant les bénéfices attendus, ainsi que les prérequis pour une intégration réussie.

Le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a appelé l’Afrique à ne plus se contenter d’être un simple consommateur des technologies de l’IA, mais à devenir un acteur actif. « L’Afrique doit développer ses infrastructures et former sa population pour une utilisation inclusive de l’IA », a-t-il dit.

« Cette technologie offre aux organisations publiques et privées des outils innovants permettant l’accélération de la production et l’amélioration de la qualité des services », explique-t-il.

A ce propos, il a invité les banques à impulser la nouvelle dynamique de l’Intelligence artificielle en vue de renforcer un système bancaire et financier solide et innovant à même de mieux répondre aux attentes des États et des populations.

«Les banques centrales africaines à l’instar des autres régions du monde ont pris la pleine mesure du rôle important que peut jouer l’intelligence artificielle dans l’accomplissement de leur mission fondamentale notamment celle de la politique monétaire, de la stabilité financière et du financement des économies », a ajouté Diba

En leur qualité d’institution d’émission de régulateur et d’autorité de supervision, a-t-il poursuivi, les banques centrales devraient impulser cette nouvelle dynamique en vue de renforcer un système bancaire et financier solide et innovant à même de mieux répondre aux attentes des États et des populations.

Cheikh Diba estime en outre que l’utilisation de l’intelligence artificielle devrait permettre d’affiner les analyses notamment sur les risques économiques et financiers. L’EconomisteSenegal

Related Articles

Stay Connected

0FansJ'aime
3,913SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner
- Advertisement -spot_img

Latest Articles