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samedi, mai 4, 2024

Sénégal : L’Etat suspend temporairement l’internet des données mobiles

Face à la crise socio-politique qui sévit au Sénégal depuis le 1er juin dernier, caractérisée par de sanglantes émeutes, l’Etat a décidé de suspendre temporairement l’internet des données mobiles dans certaines localités du pays  et sur certaines plages horaires. Cette mesure s’ajoute à la suspension de l’usage de certains réseaux sociaux,

Le Ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique justifie cette mesure  par le souci d’éviter « la diffusion de messages haineux et subversifs dans un contexte de troubles à l’ordre public ».

L’accès à l’Internet avait déjà été restreint le jeudi 1er juin. « Ayant constaté sur les réseaux sociaux, la diffusion de messages haineux et subversifs, l’Etat du Sénégal, en toute souveraineté, a décidé de suspendre temporairement l’usage de certaines applications digitales par lesquelles se font des appels à la violence et à la haine. Nous rappelons aux médias, l’importance de respecter le code de la presse qui permet à l’autorité administrative de prévenir ou de faire cesser toute atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’intégrité du territoire national ou tous cas d’incitation à la haine. », indique un communiqué du ministère de l’intérieur.

Une décision à laquelle s’oppose vigoureusement le Rassemblement des Entreprises du Secteur des Technologies de l’Information et de la Communication (Restic). Dans un communiqué, le Restic s’insurge « contre la coupure des usages et fonctionnalités d’internet par les opérateurs et demande à ces derniers de respecter leur engagement contractuel avec les clients ».

Selon le Restic, « les coupures de services d’internet imposées à nos concitoyens dans ces périodes d’instabilité politique, l’usage des réseaux sociaux est un préjudice énorme et le contexte politique difficile que vit notre pays ne saurait le justifier ».

« C’est un droit universel reconnu et codifié par les Nations Unies, et le Sénégal ne saurait y déroger », rappelle le Restic qui invite, par conséquent, l’État et les opérateurs au respect de la « liberté d’informations » et à « lever toutes les restrictions à la liberté d’usage des plateformes numériques de messagerie instantanée ».

Dans un communiqué, l’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL) condamne fermement la décision de l’État sénégalais de couper l’accès à l’Internet mobile, privant ainsi les populations d’une information libre et plurielle.

« Cette mesure inattendue et sans consultation préalable a déjà eu des conséquences graves sur le plan éditorial et économique, limitant les possibilités de diffusion en direct et d’émissions sur les réseaux sociaux ».

L’APPEL souligne que « le droit à l’information, garanti par la Constitution sénégalaise et les instruments juridiques internationaux, est un droit fondamental et inaliénable. La suspension des données mobiles entraîne une interruption de la fourniture d’informations, privant ainsi la population d’un outil essentiel pour s’informer et se guider en temps de crise ».

Des manifestations sont survenues à Dakar et dans d’autres villes du Sénégal, à la suite de l’annonce de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».

Les manifestants ont saccagé plusieurs édifices publics et privés notamment des banques, des stations-service, des magasins, entres autres.

Une situation à l’origine de la fermeture de plusieurs banques ce lundi à Dakar, au grand désarroi des usagers.

L’EconomisteSenegal

 

 

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